Recrutement filière Biogaz
Biogaz et recrutement : concilier profils expérimentés et plus-value humaine
Un travail de fond sur la formation pour anticiper l’expansion de la filière
Jean-Philippe Burtin,
Directeur général
BOREA
« En quatre ans, la méthanisation est passée de 5 à 40 % de notre activité »
Quelles sont les tendances actuelles du recrutement dans le secteur des énergies renouvelables, et plus particulièrement celui de la méthanisation ?
Avec l’émergence de nombreux projets, les énergies renouvelables ont de forts besoins, en termes de nouveaux talents. Concernant la méthanisation, l’essor est significatif : en quatre ans, elle est passée de 5 à 40 % de notre activité de recrutement. Cette filière se singularise par plusieurs problématiques. Tout d’abord, elle est relativement jeune. Il n’est donc pas toujours évident de trouver des profils expérimentés. Par ailleurs, elle se développe plutôt sur des territoires ruraux, ce qui peut poser la question de l’attractivité des postes à pourvoir.
Comment la problématique des compétences est-elle prise en compte ?
Il est possible de créer des passerelles avec des secteurs industriels annexes plus anciens, comme le traitement des déchets, par exemple. Dans ce cas, nous mettons en place des plans de formation. Nous avons aussi des partenariats avec des écoles pour créer des formations et faire découvrir aux élèves une filière qui mérite d’être mieux connue. Grâce aux challenges proposés par les énergies renouvelables, 70 % de nos recrutements sont concrétisés à travers une chasse pure de talents. En termes de perspectives du marché biogaz, on garde un œil sur la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie. Je reste optimiste sur les capacités de la filière à s’y adapter. Pour anticiper son expansion, elle a déjà su engager un travail de fond sur la formation.
Vous évoquiez le caractère rural de la méthanisation. Comment cette composante est-elle intégrée dans le travail de recrutement ?
La méthanisation, qui permet la création d’emplois ancrés dans leur territoire, revêt une réelle plus-value humaine, sur laquelle nous mettons l’accent dans notre approche. Apporter des compétences à nos clients, tout en prenant en compte cette dimension humaine, implique un travail de longue haleine. En cela, notre métier présente des similitudes avec mon activité de céréalier, dans l’est de la France. Outre le fait de nous apporter une vision fine des besoins sur le terrain, cette expérience nous rend conscients qu’il faut savoir être patient avant de récolter le fruit de son travail…