ProbaYes, Une optimisation des dépenses énergétiques, grâce à l’intelligence artificielle
Comprendre le fonctionnement d’un bâtiment pour y piloter les relances thermiques
Interview auprès de
Lisa Scanu, Chef de projet chez ProbaYes
« Sur une quinzaine de sites équipés, les économies varient de 15 à 40 % »
Comment l’intelligence artificielle peut-elle contribuer à la performance énergétique des bâtiments ?
L’idée est de s’appuyer sur cette technologie et sur la récupération de données via des capteurs – températures, compteurs énergétiques, prévisions météo… – pour comprendre le comportement thermique d’un bâtiment. A partir d’un historique de seulement un mois de données, les algorithmes de machine learning permettent de modéliser le bâtiment. L’objectif est de mettre en place un pilotage automatique des relances en chauffage et climatisation, en fonction des conditions observées et des besoins des occupants : températures de consigne, plannings d’occupation… Ce faisant, les gains peuvent être conséquents. D’autre part, la modélisation est continuellement affinée afin de tenir compte des évolutions du bâtiment. Sur la quinzaine de sites équipés avec nos solutions, les économies énergétiques varient de 15 à 40 %. A noter qu’il est aussi possible de prioriser les économies budgétaires, en fonction des contrats de fourniture d’énergie et d’économiser ainsi non plus des kWh mais des euros.
Quelles sont les applications possibles pour ces solutions ?
La gestion intelligente des consommations d’énergie peut concerner tout type de bâtiments tertiaires: école, gymnase, immeuble de bureaux, centre logistique… et ce, aussi bien dans le neuf que dans l’ancien. Le neuf se caractérise souvent par des bâtiments isolés, pouvant présenter une forte inertie et une grande sensibilité aux apports solaires. Cette situation complexifie la gestion par l’humain du bâtiment. Dans ce cas, la mise en place d’un pilotage intelligent génèrera des économies conséquentes, tout en améliorant le confort des occupants. Nous avons eu le cas d’un bâtiment tertiaire de 11 000 m², conçu en BEPOS, où les gains sur la facture énergétique ont atteint près de 40 %. Dans l’ancien, très énergivore, le gisement d’économies est évidemment important. Par exemple, sur un gymnase, les gains ont atteint 29 %.
Et quel peut être le retour sur investissement ?
Cela dépend de la présence ou non de capteurs permettant le recueil de données. Le retour sur investissement peut ainsi varier entre 18 mois et deux ans et demi. Concernant la préexistence de données disponibles, il est à noter que leurs propriétaires n’y donnent pas toujours facilement accès. A travers son label R2S-Ready2Services, la Smart Building Alliance for Smart Cities (SBA) promeut cette interopérabilité. Il serait également intéressant que les réglementations évoluent en ce sens. Les pouvoirs publics y ont tout intérêt, puisque les collectivités locales trouveraient là un moyen efficace de réduire leurs charges de fonctionnement.