Aujourd’hui, l’injection de biométhane sur le réseau de gaz naturel s’affirme comme une voie de développement pour la méthanisation, en France. En 2030, 10 % des flux circulant dans le réseau de gaz national pourraient en être issus, selon l’ADEME. D’ici là, la filière reste à consolider. Dans cette optique, elle présente des atouts, mais aussi des freins à lever.
Afin d’accompagner l’essor du biométhane, le Comité National Biogaz – initié par le Ministère en charge de l’énergie, en mars dernier – a mis sur pied deux groupes de travail consacrés au bioGNV et à l’injection du biométhane. Les autres groupes de travail concernent les mécanismes de soutien, les procédures administratives et la structuration de la filière industrielle. Trois sujets qui touchent également à l’injection. « En termes de mécanismes de soutien, le biométhane et la cogénération font actuellement l’objet d’une aide similaire de la part des pouvoirs publics, observe Claire Ingremeau, Chargée de mission au Club Biogaz ATEE. Mais l’injection devrait prochainement être favorisée, en devenant obligatoire quand elle est faisable. »
Un moindre retard par rapport à l’Allemagne
Concernant la structuration de la filière industrielle, le biométhane bénéficie d’une situation favorable, avec des acteurs français notamment bien positionnés sur l’épuration de biogaz brut. « Par rapport à l’Allemagne, le retard est moindre dans le domaine de l’injection que celui observé dans la cogénération, analyse Claire Ingremeau. Cela ouvre des perspectives intéressantes pour un export de savoir-faire. »
Restent les lenteurs administratives… « Des travaux sont en cours pour harmoniser les procédures et fluidifier les échanges entre services instructeurs et porteurs de projet, explique Claire Ingremeau. » Les industriels tablent aussi sur une prise d’habitude. « Avec un nombre de projets croissant, la maîtrise des dossiers s’améliore du côté de l’administration et des porteurs de projet, considère Marc Geffray, Ingénieur commercial chez Girodin-Sauer, société spécialisée dans la compression. À terme, on peut imaginer qu’un site puisse être mis en service dans un délai de trois ans. » Pour l’heure, quand tout va bien, il faut plutôt tabler sur cinq ans.