Un outil qui accompagne les acteurs du bâtiment vers une logique d’efficacité collective
Le secteur du bâtiment est actuellement placé au cœur des grands enjeux de la transition énergétique, ce qui n’est pas sans complexifier l’exercice de la construction. Au-delà des évolutions des pratiques propres à chaque acteur – maître d’ouvrage, équipe de maîtrise d’œuvre, entreprises –, ce sont surtout les interactions entre ces mêmes acteurs qui se redessinent. « Pour atteindre les objectifs du passif ou de la haute qualité environnementale, une montée en compétence de tous les partenaires s’impose, souligne Pascal Gontier, architecte spécialisé dans la performance énergétique. Cela se traduit par une conception poussée, mais aussi par un bon niveau d’encadrement des travaux. Si ces conditions ne sont pas réunies, un projet s’expose à des problèmes. »
On le voit, la construction est donc entrée dans une logique d’efficacité collective qui repose sur des échanges d’informations accrus entre acteurs. À ce titre, la Modélisation des Données du Bâtiment (ou BIM, pour Building Information Modeling) ouvre la porte à une nouvelle façon de concevoir, de créer et de gérer une construction. « Dans nos métiers, les transitions énergétiques et numériques sont concomitantes, la seconde étant au service de la première, observe Catherine Jacquot, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Architectes. La maquette numérique – le BIM, en d’autres termes – est ainsi un outil intéressant pour contribuer à la performance énergétique du bâtiment. »
une conception partagée
Mais au-delà de sa plus-value, comme tout nouvel outil, le concept BIM pose la question de son appropriation par les professionnels. « Avant tout, il convient de souligner que ces solutions visent à optimiser les flux d’informations entre acteurs, sans se substituer aux compétences de chacun, précise Thierry Minchella, BIM Manager. » En formalisant et en injectant ainsi de la rigueur dans les échanges, ces solutions modifient néanmoins les habitudes professionnelles. « L’objet de la maquette numérique étant une conception partagée, il n’est plus possible pour un acteur de faire ce qu’il veut, au détriment des autres corps de métier, explique Thierry Minchella. C’est donc plutôt une bonne nouvelle pour le projet. »
sources : Pascal Gontier architecte, Catherine Jacquot, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Architectes, Thierry Minchella, BIM Manager