isolation thermique : traiter la dalle avec le même soin que les murs et la toiture
Des solutions qui nécessitent des changements d’habitudes professionnelles
Les parois des bâtiments sont aujourd’hui de plus en plus performantes sur le plan énergétique. En retour, cette avancée met en relief la part croissante des ponts thermiques au niveau des liaisons, où peuvent apparaître des ruptures d’isolation. Un travers qui n’est pas toujours pris en charge comme il se doit.
Parmi les problématiques devant être mieux traitées – tant au stade de la conception que de la réalisation –, il y a notamment la faiblesse thermique du bâtiment à la jonction entre le plancher bas et la façade. En effet, si la sur-isolation de la dalle semble être entrée dans les mœurs de la construction passive, l’ensemble du secteur du bâtiment n’a pas encore franchi le cap. « La réglementation thermique actuelle repose sur une approche globale des déperditions thermiques du bâtiment et les efforts se sont plutôt portés sur les murs et la toiture, analyse Sébastien Guénon, Responsable de secteur chez Jackon Insulation. La prochaine RT va sans doute considérer distinctement les déperditions de chaque composante du bâtiment. »
Isoler autour de la semelle
Dans les années à venir, l’isolation au niveau du sol a donc vocation à être davantage prise en compte. En attendant, les solutions techniques existent. « Par exemple, en cas d’isolation thermique par l’intérieur, une chape flottante est envisageable, explique Frédéric Leguillon, spécialiste des ponts thermiques au sein du CSTB. Mais il peut y avoir des difficultés pour traiter la liaison entre la chape et l’isolation des murs. L’idéal est donc de réaliser cette isolation avant de mettre la chape en œuvre. Bien sûr, cela requiert des petits changements d’habitudes professionnelles. »
Avec une isolation par l’extérieur, le traitement des ponts thermiques est plus délicat. « Il faut suffisamment descendre l’isolation dans le sol, évoque Frédéric Leguillon. Il y a aussi des isolants qui font le tour de la semelle, ce qui pose la question de leur tenue dans le temps. » Les fabricants apportent des réponses sur ce point. « Des matériaux, tels que le polystyrène extrudé, permettent de gérer à la fois la question de l’humidité et des charges supportées, en étant hydrophobes et en résistant à des compressions jusqu’à 700 KPa, explique Sébastien Guénon. »