Comment se mobilise la FNSEA pour la filière de la méthanisation à la ferme ?
Déjà c’est un engagement de longue date. La FNSEA s’est notamment beaucoup investie dans le Plan énergie méthanisation autonomie azote 2011.
Le secteur énergie est très important dans le monde agricole, et le sujet de la méthanisation donne une valeur environnementale encore plus importante, notamment grâce au recyclage des effluents d’élevage. A l’heure où on parle de transition énergétique, il est temps de mettre la méthanisation au cœur des outils agricoles. L’agriculture a beaucoup à apporter dans ce domaine, le gisement mobilisable à 2030 est à 90% agricole selon les estimations de l’ADEME.
C’est pourquoi la FNSEA se mobilise complètement sur ce sujet, et a notamment rejoint le Comité national biogaz, installé en mars 2015 par Ségolène Royal. C’est un comité chargé de réfléchir aux orientations stratégiques qui permettront le développement de projets de méthanisation. Et nous avons, dans ce domaine, beaucoup de retard.
– Quels sont objectifs pour les années 2020 ?
Notre ministre de l’agriculture a annoncé vouloir un millier d’installations de méthanisation pour 2020, quand sa collègue de l’environnement fait de la surrenchère et annonce 1500. Chiche ! Mais peu importe cette guerre des chiffres, la priorité c’est de faciliter l’installation. C’est bien beau d’annoncer des objectifs, il faut d’abord se donner les moyens de les atteindre ! Aujourd’hui, on voit des procédures longues de 6 ou 7 ans, de quoi décourager certains. Il faut donner la visibilité, de la cohérence et de la simplification !
L’objectif, c’est de rattraper un peu notre retard sur nos voisins européens. En France, on a près de 150 unités de méthanisation agricole contre près de 8 000 en Allemagne !
– Quel est le rôle la FNSEA ?
La FNSEA est là pour faire le lien avec le terrain. Elle fait remonter les attentes des agriculteurs, elle discute avec les pouvoirs publics pour faciliter les aides à l’investissement, la fiscalité etc.
Nous travaillons également avec les Chambres d’agriculture, les Coop et l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France pour informer et accompagner les installations, notamment sur le plan juridique. Nous serons d’ailleurs présents avec eux au salon Expobiogaz à partir du 16 juin prochain.
Nous avons aussi un rôle de facilitateur de la négociation, notamment sur les tarifs de rachat de l’énergie. Nous serons très vigilants sur le nouveau système tarifaire découlant de la nouvelle loi de transition énergétique. L’objectif, c’est d’encourager la méthanisation et réussir dans un pays qui a tout pour cela !