KP1 – Des planchers à faible impact carbone en réponse aux exigences de la RE 2020
© Corine Brisbois
Vincent Goyard,
Directeur National Prescription
KP1
Un Psi de 0,22 W/m.k pour des déperditions thermiques divisées par quatre.
Avec l’entrée en vigueur de la RE 2020, un bâtiment neuf ne doit plus seulement répondre à des enjeux de performances énergétiques : il lui faut également intégrer la réduction de son empreinte carbone et la prise en compte du confort d’été. Concernant l’impact carbone, il est possible de réduire de moitié les émissions liées aux planchers, grâce à des solutions préfabriquées de type prédalles ou poutrelles/entrevous qui offrent une alternative aux dalles béton armé traditionnelles. Le point avec Vincent Goyard, Directeur de la Prescription chez KP1.
En réponse à la RE 2020, comment peut-on réduire l’empreinte carbone liée aux planchers d’un bâtiment ?
Pour les constructions importantes – comme des logements collectifs, des bureaux, des bâtiments d’enseignement ou de santé… il est possible de recourir à des systèmes de planchers performants préfabriqués en usine, en exploitant la technologie du béton précontraint, entre autres pour les Prédalles et les Poutrelles. A besoin équivalent, la technologie de la précontrainte permet de consommer moins de béton et moins d’aciers, et donc de réduire naturellement les émissions de CO2. Pour aller encore plus loin dans l’optimisation de l’impact carbone, il a été développé une gamme « IMPAKT », composée de produits écoconçus. Il est question notamment de composants préfabriqués réalisés avec des bétons bas carbone de la toute dernière génération.
Quels sont les avantages de la préfabrication, en termes de performance énergétique ?
La préfabrication est une solution qualitative qui apporte une garantie plus forte d’atteindre les résultats théoriques telles que notifiées par les études réglementaires du projet, en particulier pour le traitement des ponts thermiques. Le plancher à Prédalles THERMIK est un exemple d’innovation intégrant les rupteurs de ponts thermiques en usine, évitant ainsi aux compagnons du chantier d’avoir à gérer la mise en œuvre des rupteurs, dont la pose peut être sujette à des aléas avec les pertes de performance que cela implique. Avec une valeur de déperditions allant jusqu’à Psi 0,22 W/m.k – un indice extrêmement performant pour ce type de solutions –, la prédalle permet de diviser par quatre les déperditions thermiques aux jonctions plancher/façade (en comparaison à une jonction sans rupteur). Cette solution, tout à fait envisageable en zones sismiques grâce à des rupteurs renforcés, peut être mobilisée à la fois pour les hauts de sous-sol, les planchers d’étage ou les toits-terrasses.
Et qu’en est-il des planchers bas sur vide sanitaire ?
Il est possible de recourir au plancher isolant MILLIWATT, système qui combine des poutrelles, des entrevous polystyrène isolants, des rupteurs de ponts thermiques, puis une dalle de compression. Grâce à leurs languettes qui passent sous les poutrelles, les entrevous garantissent une bonne isolation surfacique. En périphérie, les ponts thermiques sont traités par des rupteurs longitudinaux et transversaux. Au niveau des murs de refend, des rupteurs spécifiques permettent d’y diviser les déperditions thermiques par trois. L’ensemble apporte ainsi une solution « 2-en-1 », en assurant à la fois la structure et une isolation très performante, dès la phase de gros œuvre.
Les planchers préfabriqués peuvent-ils aussi apporter des réponses pour les maisons individuelles ou les petits collectifs ?
Oui, par exemple, les solutions sur vide sanitaire, mentionnées à l’instant, adressent aussi ces marchés. Les planchers intermédiaires et hauts peuvent également être traités par des systèmes « poutrelles, entrevous et rupteurs », légers et manuportables. Aujourd’hui très largement déployé sur le marché de la maison individuelle ce système permet de réduire les ponts thermiques périphériques de 70 %. Dans le cadre de maisons en bande avec des murs communs ou encore de petits collectifs, cette solution, le plancher SILENCE, permet également, en intégrant un résilient acoustique, de traiter les problématiques de diffusion – verticale et horizontale – du bruit de sons entre les logements. En cela, elle répond à la fois aux exigences NRA et NF Habitat. Outre de meilleures performances énergétique, carbone et acoustique, ce type de plancher est aussi plus économique que les solutions traditionnelles. Des gains qui s’observent également avec le système basé sur la prédalle.
