IEL – Autoconsommation photovoltaïque pour les centrales de méthanisation : le mariage parfait
Face à la hausse continue du coût de l’électricité, l’autoconsommation photovoltaïque offre une solution durable et économique, particulièrement pertinente pour les sites de méthanisation, dont les process sont d’importants consommateurs d’énergie. Zoom, avec Yan Ruault-Sapin, Directeur de la filiale IEL Études & Installations, sur les atouts d’une démarche innovante qui permet aux exploitants de sites biogaz de réduire leurs charges, tout en limitant leur impact environnemental.
En quoi l’autoconsommation photovoltaïque est-elle intéressante pour un exploitant d’installation de méthanisation avec injection de biogaz ?
Ces unités consomment une part importante d’électricité, représentant jusqu’à 40 % de leurs charges d’exploitation. Ce chiffre est encore amené à évoluer sous l’effet de l’inflation continue du prix du kWh. L’autoconsommation photovoltaïque permet d’effacer en partie la demande en électricité qui présente une courbe relativement stable sur un site biogaz. Et elle le fait, grâce à une énergie renouvelable, produite localement, à un coût maîtrisé et sans émission de gaz à effet de serre. Le tout en s’inscrivant dans la durée, puisque les panneaux sont désormais garantis 30 ans par leurs fabricants. Un site bien dimensionné peut ainsi effacer environ 25 % de ses besoins énergétiques, et même atteindre des taux d’autonomie plus élevés, comme l’unité d’AgriSeudre, mise en service, en 2022, par un groupement d’exploitants agricoles de Charente-Maritime.
Pouvez-vous nous présenter ce projet dans les grandes lignes ?
Nous avons accompagné le groupement dans la mise en œuvre – sur la toiture du hangar de stockage des intrants et du digestat – de 1 600 m² de panneaux photovoltaïques pour une puissance installée de 315 kWc. Avec un investissement de 263 900 € et des économies annuelles de 38 700 €, le retour sur investissement initial était légèrement inférieur à 7 ans, hors frais financiers. L’inflation des prix de l’électricité va considérablement raccourcir ce délai. Depuis sa mise en service, ce site, qui injecte 130 Nm3/h de biométhane, couvre ainsi 35 % de ses besoins électriques grâce au solaire. Globalement, 90 % de l’électricité photovoltaïque est autoconsommée. Le surplus de production, notamment en été, est revendu, via le réseau Enedis, à un acteur privé à la recherche d’électricité renouvelable, générant ainsi un revenu supplémentaire.
Quel est votre rôle dans ce type de projet ?
Nous proposons un accompagnement de A à Z. En phase de conception, cela comprend notamment l’analyse des besoins en électricité et des scénarios de production ; le chiffrage et l’évaluation de la rentabilité du projet ; la prise en charge des démarches administratives, comme, la demande de raccordement au réseau ou l’obtention d’un contrat d’achat. À noter que le dimensionnement optimal d’un projet repose sur l’ensoleillement qui, contrairement à l’approvisionnement des intrants à méthaniser, constitue une source d’énergie prévisible. Nos études prédictives sont ainsi fondées sur des bases météo remontant à 15 ans. Notons aussi que le photovoltaïque reste pertinent, même dans les régions septentrionales. En phase travaux, l’installation est réalisée par nos équipes, sans recours à la sous-traitance. Ensuite, il en va de même pour la maintenance. Ainsi, quelle que soit la taille de son installation, l’exploitant bénéficie d’un interlocuteur unique, capable de trouver rapidement une solution aux éventuels problèmes qu’il pourrait rencontrer pendant et après le fonctionnement de son site. Ainsi, concernant la fin de vie de l’installation, nous adhérons à une filière de recyclage des panneaux photovoltaïques, ceux-ci pouvant être revalorisés à 98 %. Avant cela si, pour une raison ou une autre, l’exploitant souhaite mettre un terme à l’autoconsommation, il peut simplement revendre son électricité sur le réseau.
