GA Smart Building – Bois et béton, chantiers hors-site, réemploi…

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

GA Smart Building – Bois et béton, chantiers hors-site, réemploi…

Construction hors-site, béton bas carbone, mix matériaux bois-béton, pilotage intelligent des bâtiments, recours au réemploi… sont quelques-unes des solutions pour aller vers la décarbonation du secteur de l’immobilier et de la construction. GA Smart Building, acteur atypique et engagé, promoteur et constructeur bas carbone, est le leader de la construction et de la rénovation hors-site en France. Un positionnement qui l’invite à investir sans cesse en R&D afin de développer des solutions pour participer à la décarbonation du secteur.

Entretien avec Thibault Octave, responsable stratégie climat, Anthony Calviac, directeur technique béton et Paul Jallet, chef de projet R&D

Comment travaillez-vous au quotidien pour avoir un impact positif sur le développement des villes ?

Thibault Octave : Le secteur de l’immobilier représente 25 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la France. Il est donc essentiel d’œuvrer à réduire et limiter au maximum son impact. La construction hors-site, qui consiste à fabriquer en usine les éléments de structure, de façades et les équipements de confort modélisés en BIM avant de les acheminer sur site, permet de réduire l’empreinte carbone des bâtiments. On constate une réduction de l’ordre de 30 % des émissions de CO2 par rapport à un chantier “classique” rien que sur les flux logistiques. Par ailleurs, l’industrialisation de la construction permet de réduire de 20 à 30 % les délais de construction, voire de 60 % en modulaire bois. Cela atténue également les nuisances pour les riverains (bruits, pollution, congestion…). Les ouvriers qualifiés bénéficient de meilleures conditions de travail en usine et ne sont plus soumis aux aléas climatiques. Chez GA Smart Building, nos 9 usines de permettent de mailler le territoire français. La construction hors-site contribue à réindustrialiser la France et donc à son développement économique.

Le réemploi est-il également un levier d’amélioration de l’empreinte carbone des bâtiments ?

Thibault Octave : L’économie circulaire est à la fois un levier de décarbonation des bâtiments, mais aussi un levier pour préserver les ressources en matières premières. Nous inscrivons l’ensemble de nos projets dans une démarche d’économie circulaire. Depuis 2022, nous avons évité l’émission de plus de 1 000 tonnes de CO2 grâce au réemploi de matériaux dans nos projets (faux plancher, éléments sanitaires, moquette…). Une de nos réalisations les plus abouties est notre siège social à Toulouse : Niwa. Ce bâtiment de 6 000 m2 livré en janvier dernier comprend des faux planchers, des garde-corps, de la moquette et de la peinture qui ont été réemployés. Pour le mobilier, nous avons été créatifs en récupérant des chutes de tubes en métal pour faire des tables, des chaises, en récupérant du bois pour réaliser des bancs… Au total, Niwa permet le réemploi de 12 % de matériaux sur les lots secondaires et techniques, réduisant l’empreinte carbone du bâtiment de 20 kgCO2e/m².

Comment la R&D se met-elle au service de la performance des bâtiments ?

Paul Jallet : Nous investissons près de 3 M€ par an dans des projets de R&D, pour le développement de solutions innovantes et plus performantes. Au cours des dernières années, nos trois principaux projets R&D ont été lauréats d’appels à projets France 2030 opérés par l’ADEME. Ce soutien financier est une reconnaissance de notre capacité à innover. Le premier de ces trois projets est centré sur le développement d’un plancher hybride bois-béton, Atom Wood, solution très concrète de décarbonation hors site. Il s’agit d’une alternative aux planchers béton préfabriqués, associant une fine dalle de béton bas carbone et des poutres en bois lamellé collé issu de forêts françaises. Le résultat présente un poids carbone 4 fois inférieur à celui d’un plancher béton classique. Le deuxième projet nous a permis de mettre au point la solution Smart Active System, une combinaison complète pour le confort des occupants, associant les différents savoir-faire du groupe : dalles béton actives fabriquées hors site, modules décentralisés de traitement d’air fabriqués par notre filiale Equilab, production renouvelable géothermique et gestion intelligence basée sur le contrôle prédictif. L’objectif est d’exploiter la complémentarité de ces composants pour optimiser au maximum leur taille, ce qui est à la fois positif économiquement et environnementalement. Le gain sur le poids carbone au stade fabrication-construction est significatif, sans sacrifier la performance énergétique. Enfin, le dernier projet s’inscrit dans l’appel d’offres « Développement de la construction et de la rénovation hors-site » lancé par l’ADEME en 2022. Il s’agit de développer une gamme de produits permettant d’étendre encore le périmètre du hors site et de pousser l’industrialisation au maximum. Pour cela, GA Smart Building développe une solution de construction associant bois, béton et modules 3D fabriqués en usine pour adresser la 3ème et 4ème famille d’immeubles de logement (hauteurs autour et au-delà de 28m). La difficulté est de concilier au mieux les contraintes incendies, structurelles, bas carbone et économiques. En parallèle, le projet nous permet d’optimiser le degré d’industrialisation et les procédés d’intégration des façades à ossature bois, avec une forte contribution de notre filiale Ossabois.

Comment le béton se réinvente pour réduire toujours plus son poids carbone ?

Anthony Calviac : Cela fait de nombreuses années que GA Smart Building fait des recherches au sein de ses 3 usines PREGA de préfabrication béton pour aller vers des formulations de béton décarboné en ciblant des niveaux de réduction pouvant aller jusqu’à – 70 % d’émissions de gaz à effet de serre grâce à l’utilisation notamment de ciments type CEM III et d’additions alternatives normées. – 70 % d’émissions de CO2 sur le m3 de béton par rapport au CEM I, c’est l’objectif fixé dans le cadre d’une thèse menée avec l’INSA Toulouse qui vise à descendre sous la barre des 100 kg CO2 Eq/m3 (pour des bétons de résistance C50/60).