Quand construction passive et ENR se conjuguent
Grâce à ses performances énergétiques élevées, une construction passive verra ses rejets de CO2 maîtrisés. Pour autant, certaines consommations –production d’eau chaude sanitaire ou chauffage – ne peuvent pas être totalement éliminées. Afin de les couvrir, tout en réduisant leur empreinte carbone, des porteurs de projet se penchent ainsi sur les énergies renouvelables (ENR). « La démarche de réduction des besoins énergétiques, portée par le passif, est pertinente, souligne Axel Richard, Chargé de mission au sein du Syndicat des énergies renouvelables. Ensuite, concernant les besoins subsistants, les ENR, comme le bois par exemple, sont parfaitement adaptées. »
De son côté, le solaire peut couvrir des besoins électriques et thermiques, ouvrant en cela des perspectives pour l’autoconsommation. Celle-ci pose la question du stockage journalier ou saisonnier de l’énergie. Un sujet qui constitue un vieux serpent de mer. Mais des solutions émergent actuellement sur le plan thermique. Concernant la chaleur, cela peut passer par des réservoirs d’eau chaude. Mais de plus en plus, les accumulateurs de glace sont utilisés comme stockage ultime du chaud et du froid pour couvrir tous les besoins du bâtiment «La chaleur latente de la glace est un réservoir énorme de calories que l’on peut recharger avec un apport solaire, ou en rafraîchissant le bâtiment. En écrêtant la consommation des pompes à chaleur réversibles, ces systèmes réduisent d’autant les puissances installées, explique Guillaume Bourtourault. »
En attendant de couvrir 100 % des besoins énergétiques, ces solutions permettent d’ores et déjà de réduire les puissances des dispositifs ENR à installer. En cela, elles s’inscrivent dans la philosophie passive de limitation des systèmes mis en œuvre au sein d’un bâtiment.
Encadré
ENR : du nouveau pour la certification passive
La transition vers les ENR est désormais prise en compte par le Passivhaus Institut. « Deux nouvelles déclinaisons de certification sont actuellement développées, évoque Étienne Vekemans, Président de La Maison Passive : « Bâtiment Passif Plus » et « Bâtiment Passif Premium ». Le premier suppose une production ENR de 60 kWh/m²/an au minimum, par rapport à l’emprise au sol du bâtiment. Le second fixe un seuil de 120 kWh/m²/an. » Concernant les consommations énergétiques – désormais évaluées en Énergie primaire Renouvelable (Ep-R) –, le standard passif tombe à 60 kWh/m2/an (contre 120
précédemment). Pour le « Passif Plus » et le « Passif Premium », les maximums sont respectivement de 45 et 30 kWh/m²/an.